Neue Grafik – Solal EP, retour sur un vinyle de grand cru millésimé

Petite envie de vous faire partager ou redécouvrir (pour les connaisseurs) aujourd’hui quelque chose « d’hexagonal », de taille à pouvoir vous faire a minima trémousser délicatement un chaleureux matin de printemps qui sans vous le cacher, donne déjà des airs d’été. « Throwback » donc en l’année 2014, au tout début du lancement du label de Sampling As An Art (S3A) ; Sampling As An Art Records ; où l’EP intitulé « SOLAL » de Neue Grafik fut sorti au plus grand plaisir conjoint de nos oreilles.

Rituel house classic « house music » mais aucun problème ! L’envie d’en lâcher deux-trois propos m’était beaucoup plus forte que d’habitude sans doute à cause du morceau « Louvre » (B.2) ou devrait-on dire « grâce au ». Comment ? Ceci n’est absolument pas de la house (pas sur ce morceau en tous cas) ? Il est vrai car Neue Grafik dispose de plus d’une corde à son piano. Ce qui fait de l’artiste assez relayé sur la presse spécialisée ces dernières années un genre « d’outsider » d’une certaine manière un peu comme Oskar Offermann ou d’autres.

Agrémentons immédiatement de phrases non superflues ce qui fera notre chronique actuelle, symbolique, un hommage (encore et toujours) à la « house music », au funk, à la soul, à Wagner, Beethov. et consorts.

Ce qu’il faut souligner dans un sens, c’est la culture de ce Fred BWELLE. Éclectique comme terme de non dérogation à sa philosophie musicale, pluriel dans sa manière d’élaborer certains morceaux agrémentés de Jazz, Soul, sons et rythmes éthno-africains et j’en passe. Univers « détroïsant » à certains moments – Botzaris II (B.1) – et puis tel un lendemain difficile ; avec ou sans « gueule de bois » ; on se réveille sous la pyramide (Louvre (B.2)) : cette pyramide du Louvre qui aurait pu être celle de Gizeh dans un cadre un peu moins conventionnel. Mais les notes de ce piano (qui aurait pu faire l’objet en tant que « skit » – courte performance – pour un générique de film) nous rappelle très certainement la culture classique de notre bonne vieille capitale. Déambulons alors mes chimistes joyeusement dans les rues de Paris qui s’éveille un dimanche à six heures tapantes sur un autre skit : « Funky Lilas » (A.2).

J’oublie aussi de mentionner le morceau « For Tap Water » (A.3) qui cristallise l’univers propre de Neue Graphik : rythmique & groove, soul pointant légèrement « son nez », « bonbon acidulé » ? On pourrait ajouter d’autres termes qui caractérisent assez bien l’environnement de l’artiste. « Ahae’s Mood » (B.3) colle en ce sens assez bien à l’univers du label de S3A avec un clap issu d’un quartier où il fut une époque, le « disco garage » était de « sortie » courante. Back to the 90’s? En tout cas, notes transcendantes et ce « I can feel them groove it… » récurrent. De quoi aseptiser les plus sceptiques, ludiques, poétiques, noctambules d’entre vous.

Chronique courte pour cet artiste mais l’essentiel est dit : tourné, retourné, détourné comme un vinyle de grand cru millésimé par une année de fructification phénologique sur une platine elle-même brossée, redorée, révisée depuis au moins trente ans… Bon, vous ne comprenez pas ? Moi non plus. Restez tout de même connectés sur cette constellation de soul, funk et house recouverte d’une pointe de classicisme peu banale. Et par ailleurs, faites un tour sur ces précédentes/suivantes sorties (notamment celle avec Wayne Snow). Artiste à suivre naturellement…