Il y a de ces artistes hip hop qui avancent sans avoir besoin de faire le buzz, sans être omniprésent dans les médias. Si on devait mettre un nom sur cet artiste, ce serait sans doute celui de Rakim MAYERS a.k.a. ASAP Rocky.
Véritable rappeur d’Harlem inspiré par les légendes de la big apple comme Run Dmc ou le Wu tang, la vie de Rocky n’est pas un compte de fée.
Il perd son frère et son père lorsqu’il est tout jeune, quasi SDF, accompagné de sa mère et sa sœur. Décidant de dealer dès son adolescence, il va par la suite arrêter pour s’adonner au rap à la suite du décès de son père. Un Passionné de sappe et de musique, la suite on l’a connaît : présent sur toutes les Fashion Weeks, égérie de grandes marques, leader de label, de tuerie et tuerie, Rocky se fait son blaze. Quand on veut on peut.
Difficile de foutre le style de Rocky dans une case, le mec est un touche à tout, un prodige de la musique, putain quel génie. Capable de sublimer un gangsta Rap comme un rap plus alternatif, en passant par du rap très sombre limite soul et mélancolique. Rocky dispose de plusieurs cordes à son arc. Cependant ASAP n’est peut-être pas le meilleur qualificatif pour Rocky, car il est bien plus réfléchi que beaucoup de rappeur du game. Sa carrière est magistralement orchestrée, ne se précipitant pas pour produire, il sait se faire désirer. Quatre projets officiels, on va en retenir trois : une mixtape, et ses deux albums studios.
A ce jour, la mixtape Live.Love.Asap est l’album que j’ai le plus écouté. Sorti en 2011, la mixtape est un pur chef d’œuvre : entre instru, flow et style, c’est une claque. On découvre un artiste ultra musical, influencé par des instrus de tous styles. Retiré des backs pour un côté pas très politiquement correct, je te recommande de squatter l’œuvre.
Il faut attendre 2013 pour véritablement obtenir le premier projet studio du new yorkais. On ne va pas se mentir, l’attente fut récompensée avec la découverte du titre « Goldie« . BOOM, Rocky pose ses valises, Long.Live.Asap est d’ores et déjà un classique. Des collaborations de renom et un travail audio haut de gamme. Rocky confirme les espérances placées sur lui et affirme qu’il travaille avec la musique. Allait-il être capable de faire mieux ? Rocky n’a plus besoin de prouver qu’il a de la ressource.
L’attente est une nouvelle fois insoutenable, repoussée, encore et encore, le second projet va être propulsé suite au décès du mentor de Rocky. Yams décédant d’une overdose à 26 ans, il était le pilier du label ASAP Mob. Précipitant son album il décide de rendre hommage à celui qu’il considérait comme son Frere sur l’artwork de l’album at.long.last ASAP. Génie musical, Rocky ne déroge pas à la règle sur son projet et propose son éclectisme chronique.
Le flow inchangé, Rocky peut faire ce qu’il veut avec sa voix (il explique qu’elle lui vient de Lil Wayne et son travail de séparation syllabique, il s’en servira alors sur tous ces sons). Il me serait difficile de sélectionner uniquement trois titres sur le projet, tant Pretty Flacko l’a pensé : Il n’y a que des noms, que des instrus, des clips monstrueux !
Comment ne pas évoquer « Fine Whine » qu’il fera en collaboration avec Mia et Future. Comment ne pas évoquer la présence de Rod Stewart ou de mon écolier Q préféré ?!
Lord Flacko est un génie, il ne fait pas de bruit, il n’a pas besoin de cela. À chaque projet, il fait parti de la catégorie d’artiste qui prouve que le rap, c’était pas mieux avant…