Yo mes chimistes, on est de retour dans ma belle ville de Grenoble ! Aujourd’hui, pas de sapes, pas de kicks mais de la musique car je suis allé à la rencontre du rappeur Kespar.
Interview
Yo kespar !
– Est-ce que tu peux te présenter aux lecteurs de The Chemistry ?
27 ans, 1m90, 80kg et mon signe chinois c’est le dragon… Ah non excuse on s’en tape ! Je suis auteur, rappeur et plus si affinités.
– Parles nous de ton parcours ?
Chaotique mais enrichissant… J’ai commencé par le rap et l’écriture vers mes 14 ans, c’est une passion qui m’est tombée dessus très tôt. J’ai fait mes premiers pas sur scène autour de 15, 16 ans via les MJC et autres. J’ai continué le son un peu plus sérieusement tout seul et fais quelques projets qui sont aujourd’hui introuvables (tant mieux!).
Ensuite j’ai atterri à Grenoble et rapidement s’est formé ce qui a été le début de ma petite « carrière » musicale avec le collectif rap Contratakerz qui a marqué le rap grenoblois pendant 2 ans (2012-2014, RIP). On a beaucoup joué dans la région, presque trop ! Après l’explosion du groupe, j’ai continué en solo mais en étroite collaboration avec LINKRUST qui est rappeur mais avant-tout beatmaker. On a sorti deux projets ensemble : « WAY TOO SLICK » et « VOIE OFF« , un EP suivi d’un album. Les projets ont été bien reçus, chroniqué par des webzines spécialisés. J’ai aussi gagné deux fois le concours de rap freestyle « END OF THE WEAK » aux épreuves régionales mais je ne suis pas allé jusqu’à Paris, j’ai pas assez travaillé…
– A l’écoute de tes sons, on comprend vite que t’es un mec qui s’intéresse à de vraies réalités je me trompe ?
La « véritable » vraie réalité ouais 🙂 .C’est vrai que je suis assez ancré dans la réalité en ce qui concerne mon écriture, j’aime rester simple et direct, sans artifices, tout en mélangeant plein de thèmes.
– T’es attaché à ta ville que tu nommes G-Town : qu’est ce que t’aimes à Grenoble ?
Le stationnement gratuit entre midi et deux !
Mais aussi le mélange, l’ouverture des gens, les graffitis, le tissu associatif, les possibilités d’aller écouter/chanter/jouer de la musique presque chaque semaine, le paysage autour.
– Je t’ai découvert avec ton son « au calme », et plus récemment, j’ai adoré ta punch : « Nique ta mère ? C’est pour les types un peu lents », si on devait te mettre dans une case, te définirais-tu comme un rappeur conscient ?
La majorité de ce que j’ai produis depuis mes débuts serait plutôt à classer dans le rap dit « conscient ». J’ai été assez politisé dans ma jeunesse mais artistiquement ça ne m’inspire plus tellement. Je me permets aussi des morceaux ironiques, marrants, absurdes ou qui parle d’amour, d’amitié… Donc non, je ne me définis pas comme un rappeur conscient, c’est beaucoup trop enfermant.
– On va parler un peu de tes aspirations : le game est plus florissant que jamais, qui ou qu’est ce qui t’inspire ?
En France, mes derniers coups de coeur c’était : Némir, Jazzy Bazz, Népal. J’ai kiffé sur certains sons de PNL, de Nekfeu aussi. Globalement j’écoute plus de rap US ou d’autres genres musicaux : trip-hop, neo-soul, RnB, ragga/dancehall…
– Tu suis l’actualité RAP en ce moment ? T’écoutes qui ?
Le dernier album de Manuel Valls en boucle.
Sinon ma playlist change toutes les semaines mais disons ces derniers temps : Anderson Paak, Young Thug, Drake, Chance The Rapper, ASAP Rocky, Kendrick Lamar, Tyga, The Weekend, Honey Cocaïne… J’ai diggé du rap « underground » toute ma jeunesse et ces temps-ci, je suis plutôt dans les gros charts, c’est une recherche différente, ça me change.
– C’est quoi tes projets pour la suite du projet Kespar Contratak ? Un album ? Des scènes ? Dis-nous tout !
Alors Contratak c’est notre association, pas un nom d’artiste.
Avec le groupe, on va monter un night-club pour diffuser nos tubes de l’été et toucher plus de SACEM. Sinon, on tourne régionalement avec notre dernier album « VOIE OFF« (Grenoble, Lyon, Chambéry…). On joue maintenant avec des musiciens sur scène (saxo, trombonne). Pour la suite, je prépare des choses variées mais je garde la surprise… A priori, ce sera sous forme de titres individuels ou de formats courts (trois, quatre titres).
http://kespar.bandcamp.com/album/voie-off
– Allez, dernière question : t’es sur une île déserte, t’as un Walkman cassette autoreverse, t’as le droit à un son, tu prends quoi ?
Spontanément une artiste dont je ne me lasse pas : ce serait Erikah Badu.
– T’es un chimiste maintenant Kespar, tu nous donnes de tes News hein !